Régénérer la résilience des abeilles

Selon de nombreuses études, dont le CNRS fait un résumé non exhaustif, l’usage massif de pesticides par l’agriculture intensive, ainsi que l’appauvrissement des espaces agricoles (monoculture, disparition des haies et des fleurs des champs) et les espèces invasives (varroa et frelon asiatique) figurent parmi les facteurs de déclin les plus importants.

Aujourd’hui la reproduction des abeilles est limitée aux conditions de captivité, avec soins et nourriture toute l’année. Pas étonnant qu’elles finissent par ne plus savoir gérer les stocks de nourriture et la ponte pour affronter les saisons.

Conscients de cette situation, nous voulons agir, par l’installation de « ruches mères »  pour redévelopper, grâce à la sélection naturelle, le caractère sauvage et robuste des abeilles.

Il existe plusieurs leviers sur lesquels agir dans l’accompagnement des ruches :
– Soins limités à l’essentiel avec comme objectif de s’en passer à moyen terme.
– Nourrissage limité avec objectif de s’en passer à court terme.
– Stimulation de l’essaimage naturel pour accélérer l’évolution de l’espèce avec comme effet induit de lutter contre le varroa. Effectivement les essaims naturels se font sans couvain (partie la plus infestée d’une colonie) et redémarre presque sans varroa.
– Conduite de la ruche peu intrusive
Exploitation limitée au prélèvement du miel « sauvage », dans sa cire naturelle.

Ces pratiques qui favorisent les capacités de résistance des abeilles augmentent également le taux de mortalité de nos colonies. Nous considérons que c’est un prix à payer aujourd’hui pour conserver, dans le futur, des abeilles autonomes et résilientes.

Sur la saison 2018-2019 plus de 60% des colonies Apiterres ont survécu, malgré l’aide minimum apportée. Notre objectif est d’augmenter ce chiffre. Cela voudra dire que nous nous augmentons la résistance naturelle des abeilles.

Mais cela ne peut se faire que petit-à-petit, pas plus vite que la nature.